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Dépassé par E.Leclerc et poussé par Intermarché, pourquoi Carrefour acquiert Cora et Match

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Sur le papier, l’opération de Carrefour a tout d’une offensive pour muscler la puissance d’achat d’un groupe de distribution. Mais il faudrait surtout y voir la « défense de celui qui essaie de ne pas se faire distancer », estime Gaëlle Le Floch, directrice marketing de Kantar Worldpanel. Le groupe Carrefour a annoncé, mercredi 12 juillet, avoir signé un accord avec les actionnaires du groupe Louis Delhaize pour leur acheter cash ses 60 hypermarchés Cora et ses 115 supermarchés Match en France.

Avec cette acquisition qui valorise l’entreprise à 1,05 milliard d’euros, soit quasiment cinq fois moins que le chiffre d’affaires de ces magasins, Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour, souligne combien ce dernier « consolide son leadership de la distribution alimentaire ».

Certes, le distributeur, dont les ventes ont atteint 44 milliards d’euros en France en 2022, met ainsi la main sur un poids lourd de la grande surface alimentaire, du Nord au Grand-Est notamment. De Villeneuve-d’Ascq (Nord) à Montbéliard (Doubs), les Français connaissent fort bien ses magasins, toujours parfaitement approvisionnés en produits régionaux. A l’issue de l’opération soumise à l’aval de l’Autorité de la concurrence, à l’été 2024, Carrefour pourrait basculer ces magasins sous sa propre enseigne. « L’opération comprend l’acquisition des murs de 55 hypermarchés et 77 supermarchés », précise le communiqué du groupe Carrefour. Au passage, M Bompard s’assure d’être maître au royaume des galeries marchandes : Carmila, la foncière dont Carrefour détient 36 % du capital, reprend 93 % des actions de Galimmo, à la tête des 52 petits centres commerciaux adjacents aux hypermarchés Cora.

Lire aussi : La rémunération d’Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, à nouveau contestée par une partie des actionnaires

C’est « la première acquisition majeure en France depuis plus de vingt ans », rappelle M Bompard par communiqué, en faisant allusion, sans toutefois la nommer, à l’opération de fusion de Carrefour et Promodès en 1999 et de leurs enseignes Carrefour et Champion, qui fut un accident industriel dont le groupe aux 90 milliards d’euros se remet à peine. En dépit d’une croissance de 3,4 % en 2022 en France, son premier marché et sa première source de résultat opérationnel (834 millions d’euros), le groupe est toujours numéro deux hexagonal. Et, depuis la flambée des prix, les écarts se creusent entre les « enseignes qui vont bien et celles qui souffrent d’erreurs stratégiques », note Mme Le Floch.

Sens du timing

Les actionnaires du groupe Louis Delhaize, la famille des frères Philippe et Jacques Bouriez, décédés en 2014 et 2022, le savent. Il était temps de vendre Cora et Match. De fait, après Casino, lors d’un raid raté en 2002, Carrefour et Intermarché convoitaient ces enseignes « depuis plusieurs années, sans vouloir satisfaire le prix exigé », selon une source bancaire. Mais la conjoncture actuelle et la chute de Casino – dans le cadre d’une procédure de conciliation de sa dette financière avec ces créanciers, les offres de reprise des actifs du groupe doivent être remises le 14 juillet et examinées le 17 juillet – ont probablement convaincu Pierre et François Bouriez, les fils de Philippe, de ravaler leurs ambitions et de céder leur entreprise, née en Belgique en 1873. D’autant que le format du grand hypermarché, parangon des Cora et d’Auchan, ne cesse de se fragiliser. Les Français lui préfèrent la vente en ligne ou en drive (8 %). Les actifs du groupe Louis Delhaize risquaient donc de perdre de leur valeur. « Bref, c’était maintenant ou jamais ! », décode un banquier d’affaires.

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