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Dans une ferme de la Drôme, le retour de la vie sauvage – Translation: “Dans une ferme de la Drôme, le retour de la faune sauvage”

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L’observation des escargots lors de l’inventaire de la biodiversité à la ferme du Grand Laval, le 24 juin.

Dans la plaine de Valence, à Montélier-en-Drôme, la ferme du Grand Laval détonne : rompant la monotonie du paysage agricole, cette exploitation bio en polyculture-élevage émerge tel un îlot de verdure, où s’entremêlent prairies fleuries et céréales, haies touffues et ruisseaux, poules et brebis à l’ombre des vergers. Vue de près, elle semble plus curieuse encore, en ce premier week-end d’été, alors que quelque 180 personnes déambulent, recensant les espèces sauvages qui s’y déploient. Des naturalistes, des paysans, quelques chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle ou du CNRS font ici dialoguer leurs mondes et leurs savoirs, à l’occasion d’un inventaire complet de la biodiversité de la ferme.

Entre les pommiers, Patrick Rosset, lépidoptériste (spécialiste des papillons), pose des pièges pour attirer les sésies, des ­papillons aux allures de guêpes. Quelques secondes suffisent pour les voir voleter au-dessus des flacons odorants. Bientôt, onze nouvelles espèces seront ainsi identifiées. Sésies, piérides ou carpocapses intéressent aussi les agriculteurs présents… mais plutôt pour s’en prémunir.

« J’aimerais diversifier mon exploitation et attirer des prédateurs naturels, pour m’aider à réguler les insectes qui font des dégâts dans mes légumes », explique Laurent Hillairet, un maraîcher venu du Jura. Plus loin, Xavier Cucherat, malacologue (spécialiste des mollusques), repère des élégantes striées : ces escargots, inféodés au milieu forestier, « ont colonisé cette haie épaisse, depuis les bordures boisées, sur 50 mètres en quinze ans », s’enthousiasme-t-il. Ailleurs, d’autres scrutent les crapauds, identifient les coléoptères, examinent les fleurs des moissons.

Transition radicale

Laboratoire de l’alliance entre agriculture et biodiversité, la ferme du Grand Laval est orchestrée par deux associés mi-­paysans mi-naturalistes. Sébastien Blache, ornithologue dans une première vie, a passé dix-huit ans à la Ligue de protection des oiseaux, avant de reprendre les terres de son grand-père, en 2006. Il est rejoint, dix ans plus tard, par Elsa Gärtner, écologue, qui s’est consacrée à la conservation de la nature au Mexique et en Argentine, à la botanique au Chili, aux sciences marines en Australie, puis à la permaculture en Tasmanie. Dès son installation, Sébastien Blache suit sa propre boussole : nourrir la population locale tout en préservant le vivant.

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Alors que les prospections s’achèvent sous un soleil brûlant, Sébastien Blache montre à sa petite assemblée des photos d’époque de la ferme, avant sa reprise. On y voit de vastes terres nues, labourées jusqu’aux routes. « C’était une monoculture de maïs en agriculture conventionnelle, décrypte-t-il. Ce que j’ai fait depuis est accessible à tous, le principe est juste de laisser un peu de place aux autres. » La transition aura néanmoins été radicale : depuis 2006, les paysans naturalistes ont converti toute l’exploitation à l’agriculture biologique, planté des vergers en agroforesterie, diversifié au maximum les cultures de céréales et de légumineuses, réintégré l’élevage… Et créé, sur leurs 50 hectares, d’innombrables habitats propices à la vie sauvage, 220 nichoirs ont été posés, 22 mares creusées. Toute une mosaïque d’écosystèmes miniatures que la faune et la flore n’ont pas tardé à recoloniser.

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