Connect with us

Francais

Daft Punk, le poids encombrant de la “French touch”

[ad_1]

Retrouvez tous les épisodes de la série « La mémoire vive de Daft Punk » ici

Des astronautes jouent avec des synthétiseurs un instrumental baptisé Magic Fly. Le concept spatial, les casques et combinaisons, le rythme disco, la mélodie répétitive et obsédante…, tout évoque Daft Punk. Sauf que nous sommes en 1977 : Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sont sur terre depuis deux ans. Le groupe que l’on voit sur le vidéoclip n’est pas un duo mais un quatuor, emmené par un mystérieux Ecama, le pseudonyme de Didier Marouani. Ce musicien a choisi de se dissimuler par nécessité, non par choix. Il a déjà été repéré en composant pour Nicoletta et en chantant lors de tournées estivales de Johnny Hallyday et de Claude François. Et sa maison de disques, Polydor, ne veut pas entendre parler de Magic Fly. « Comme je ne pouvais pas montrer ma gueule, je me suis caché pour le sortir chez Vogue avec un groupe », explique-t-il aujourd’hui.

Ce groupe, Space, était quelque peu tombé dans l’oubli en France jusqu’à ce que Thomas Bangalter le cite comme référence, parmi d’autres, dans des interviews. En retour, le jugement que porte sur Daft Punk l’aîné de 70 ans est sévère. « Ils avaient vingt-cinq ans de retard, mais j’ai trouvé que leur musique était bien, très travaillée. Et il est normal que les créateurs s’influencent. Mais quand je les ai vus débarquer avec leurs casques, là, j’ai pensé qu’ils se foutaient de moi. » Didier Marouani a la désagréable impression d’avoir été volé.

Magic Fly est né d’une commande pour une émission avortée de l’astrologue Elizabeth Teissier. Didier Marouani vient d’acquérir son premier synthétiseur, qu’il utilise pour la maquette. Il décide d’appuyer le tempo avec une pédale de grosse caisse après avoir entendu Daddy Cool, le hit de Boney M., créature du producteur allemand Frank Farian. Le virus du disco s’est répandu en Europe avant même la sortie du film La Fièvre du samedi soir (1977), de John Badham. Et l’avenir est aux synthés. Marouani travaille dans un appartement des Halles, à Paris, précédemment occupé par un autre musicien. C’est là que Jean-Michel Jarre a composé l’album Oxygène, premier triomphe de la musique électronique française après sa parution à la fin de 1976. Il s’en vendra près de vingt millions d’exemplaires dans le monde.

Deux décennies avant que l’expression « French touch » ne devienne un argument commercial avec Daft Punk en tête de gondole, des pionniers sont déjà approuvés par les Britanniques, les Allemands, les Suédois, les Néerlandais… Quatre mois après le Magic Fly de Space, un groupe jumeau, Space Art, est numéro un en France avec un autre instrumental, Onyx. Et un accoutrement plus proche de l’apiculteur que du cosmonaute. Une partie de la scène française a la tête dans les étoiles depuis l’apparition des Rockets, cinq Fantômas au visage peint en argent. Leur utilisation massive du vocodeur, un traitement synthétique des voix, a séduit les Italiens. Tous sont sous l’influence de deux groupes allemands : Tangerine Dream pour les sons planants, Kraftwerk pour la robotique.

Il vous reste 84.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2019 - Le Collectif BI-TON