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comment une psychologue américaine a créé de faux souvenirs => comment une psychologue américaine a créé de faux souvenirs

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Retrouvez tous les épisodes de la série « Les explorateurs de la psychologie » ici.

Elle a eu l’idée sur la route, fin 1991, en repartant d’une conférence à l’université de Géorgie, aux Etats-Unis. A l’époque, Elizabeth Loftus n’est pas encore la femme psychologue la plus influente du XXe siècle – cet honneur de la revue scientifique de l’American Psychological Association viendra en 2002 – mais elle est déjà reconnue pour son travail sur les témoignages oculaires, qui a fait entrer la science de la mémoire dans les tribunaux.

Son laboratoire a montré que le souvenir d’un événement est corruptible : sous l’effet de suggestions ultérieures, une voiture blanche peut virer au vert ou une moustache apparaître sur un visage glabre. La psychologue juge la mémoire humaine si malléable que son idée fixe est à présent d’induire un souvenir fabriqué de toutes pièces en situation expérimentale.

« Un souvenir marquant, dit-elle à la collègue qui la conduit à l’aéroport, mais pas traumatisant au point d’être jugé contraire à l’éthique. » « Comme s’être perdu dans une foule quand on était enfant ? », suggère l’amie. Alors qu’elles dépassent un shopping mall sur la route, Elizabeth Loftus pense à voix haute : « Perdu dans un centre commercial. »

Lire notre archive de 2016 : Article réservé à nos abonnés Et si la madeleine était en réalité un macaron?

De retour à l’université de Washington, où elle enseigne alors la psychologie cognitive, la chercheuse suggère à ses étudiants de profiter de la pause de Thanksgiving pour essayer d’implanter ce souvenir dans la mémoire d’un proche.

Deux semaines plus tard, elle écoute, médusée, l’enregistrement d’un entretien réalisé par l’un d’eux avec son frère de 14 ans « magnifiquement tombé dans le panneau ». Après lui avoir rappelé quatre événements de sa petite enfance, dont le faux, l’aîné l’a encouragé à écrire tout ce qu’il pouvait se remémorer à leur sujet. Au fil des jours, le cobaye a produit des détails visuels comme la calvitie, les lunettes et la chemise en flanelle du vieil homme qui l’avait trouvé, en larmes, et raccompagné auprès de sa famille. Quand la supercherie a été révélée, le souvenir était si bien enraciné que l’adolescent n’est pas parvenu à deviner quelle anecdote, sur les quatre, était fabriquée.

Elizabeth Loftus fait approuver une variante de ce dispositif par le comité d’éthique de son institution, puis recrute vingt-quatre volontaires adultes pour une étude présentée comme portant sur les souvenirs d’enfance. « La procédure est fastidieuse, d’où la petite taille de l’échantillon, commente la psychologue, aujourd’hui professeure à l’université de Californie, à Irvine. Chaque sujet de recherche devait choisir un parent plus âgé qui accepterait de nous renseigner. Ensuite, il fallait rencontrer cette personne pour qu’elle nous raconte les trois histoires véridiques et nous aide à développer une esquisse crédible du faux événement. Tout cela prend du temps. »

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