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Comment les mortiers d’artifice, ciblant les forces de l’ordre, sont devenus l’arme principale des émeutes

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Des tirs de mortiers sur un véhicule blindé de la gendarmerie, dans le quartier du Mas-du-Taureau, à Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon), dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2023.

Dans une gerbe colorée et assourdissante échappée d’un tube en carton guère plus encombrant qu’un journal roulé, des projectiles fusent dans la nuit et illuminent par milliers les affrontements. L’utilisation par les émeutiers de “mortiers d’artifice” (“chandelles romaines” dans la nomenclature des fabricants) contre les forces de l’ordre n’a rien de nouveau. Mais, depuis trois jours, elle témoigne de l’existence de stocks apparemment inépuisables. Et d’une grande inventivité en matière d’approvisionnement.

Suivre notre live : Emeutes après la mort de Nahel M., en direct : le ministre de la ville appelle « à un retour au calme, par respect pour la famille »

A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Nanterre ou Paris, rien de plus facile que d’être livré, même en plein cœur des débordements, par des trafiquants aussi rompus que les dealers aux techniques commerciales de vente sur les réseaux sociaux. Entre promotions, tarifs groupés et “livraisons garanties en 20 “[minutes], des dizaines de chaînes de la messagerie instantanée Telegram et de comptes sur le réseau social Snapchat se livrent à une concurrence acharnée et épuisent toutes les ressources du marketing. “Précommande mortier 5 coups 30 mm 15 euros l’unité “, appâtait un vendeur le 27 juin, le jour même de la mort de Nahel M., le jeune homme tué par un policier à Nanterre, avec la promesse de “tarifs dégressifs en lots”.

A Paris, un autre met en garde sa clientèle : “Réception mardi/mercredi, je n’ai plus rien pour l’instant (…) soyez vifs, tout risque de partir dans la journée.”
Aux meilleurs clients, une ristourne : 8 euros pièce “à partir d’un carton, soit 30 pièces “, contre 10 euros au tarif unitaire. Bénéfice moyen constaté : entre le quart et le double du prix de vente officiel. Le petit milieu des revendeurs maîtrise ses gammes. Depuis jeudi, il joue volontiers sur le risque de “pénurie”, manifestement illusoire compte tenu du nombre de tirs constatés.

“Impressionner et gêner”

“Ces jeunes ne sont pas idiots, avance une source policière en poste dans un commissariat des Yvelines. Chaque année, ils font leurs courses avant le 14-Juillet afin de constituer des stocks de marchandise. Les émeutes des trois dernières nuits ont dû faire flamber leurs bénéfices.” Les profits, cependant, sont encore loin d’égaler ceux de la drogue, et même d’en approcher le millième. A l’été 2021, une opération de police menée à Vénissieux (métropole de Lyon), qui avait abouti à la saisie d’un important stock de 112 000 pétards et chandelles romaines, avait permis d’estimer le chiffre d’affaires réalisé par le vendeur en un an : 10 000 euros, soit le revenu de deux heures de vente dans un point de deal de bonne réputation.

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