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Claude Got, expert en santé publique et père de l’accidentologie, est décédé.

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Claude Got, à Paris, en juin 2011.

Médecin anatomo-pathologiste atypique et bourreau de travail, Claude Got a mené de front les fonctions de chef de service hospitalier, d’enseignant et, parfois, de membre de cabinet ministériel. Ses recherches lui ont valu d’être appelé dans de nombreuses structures de conseil sur la santé publique, dont il a claqué la porte lorsqu’il a estimé qu’elles n’étaient pas entendues par les décideurs. Les recommandations qu’il a faites, en dépit de virulentes oppositions, sur la vitesse, l’alcool ou le tabac, ont permis de sauver des milliers de vies, tout en lui faisant une réputation d’« hygiéniste liberticide ».

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Né le 5 mai 1936, à Sarreguemines (Moselle), il est mort le 11 août, à Linkebeek (Belgique), accompagné de sa fille Isabelle et d’un de ses petits-fils, après une euthanasie qu’il n’aurait pas pu obtenir en France. Depuis la fin 2021, il était atteint de troubles neurodégénératifs, qu’il attribuait à la maladie d’Alzheimer. Son état s’était aggravé après le décès, en décembre 2022, de sa femme, Claude-Marie, sans laquelle il disait ne plus vouloir vivre.

Claude et « Claudie » s’étaient rencontrés en 1938, grâce à l’amitié de leurs pères, psychiatres. Ils se sont mariés en 1956 et ne se sont plus quittés : tout en se passionnant pour les langues (y compris le russe, le turc ou le serbo-croate), « Madame Got », comme il l’appelait aussi, a partagé activement la vie professionnelle de son époux. Elle relisait ses manuscrits et écoutait ses intarissables bavardages, tout en lui tricotant des pulls en laine, qu’il portait partout, même dans les ministères. Le couple a eu trois filles, dont des jumelles, Virginie et Brigitte, atteintes de sclérose en plaques, et mortes respectivement en 2013 (d’une noyade) et en 2019.

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Depuis toujours, les deux Claude voulaient « mourir ensemble », mais un AVC en a décidé autrement. L’époux a voulu suivre sa femme, mais Isabelle lui a réclamé un répit de « trois mois », le temps de se préparer, y compris sur le plan matériel. Claude Got a expliqué à ses petits-enfants qu’il avait, lui-même, en 1992, consenti à injecter à sa mère, Renée, alors âgée de 88 ans, une piqûre létale, comme elle le demandait. Et que son grand-père, Roger, psychiatre, paraplégique, avait été aidé à mourir par un ami vétérinaire, en 1957, à l’âge de 50 ans. Les époux Got avaient rédigé eux-mêmes un texte, dès 2014, dans lequel chacun revendiquait le « droit à définir les limites de [sa] vie ».

Autopsies et crash-tests

Cette distance que Claude Got avait avec la mort aura permis de sauver des milliers de vies : en 1970, alors qu’il est chef du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Raymond-Poincaré, à Garches (Hauts-de-Seine), un médecin de Renault demande de l’aide pour fabriquer des ceintures de sécurité, dont les voitures commencent à être équipées. Claude Got pratique alors des autopsies et simule des accidents sur des cadavres légués à la science, afin de calculer la largeur ou la rigidité nécessaires : il invente ainsi l’« accidentologie ».

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