Connect with us

Francais

“Barbie”, une poupée engloutie par le kitsch dérisoire

[ad_1]

Ken (Ryan Gosling) et Barbie (Margot Robbie) dans « Barbie », de Greta Gerwig.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

On s’est rarement autant impatienté qu’un film sorte en salle. Non pas qu’on l’attendait (quoique un peu, à force), mais parce que la campagne publicitaire autour de Barbie frisait le harcèlement. Il fallait donc que cela se termine. Sous les tonnes de produits dérivés et d’extraits, c’est pourtant une petite phrase qui reste en tête, lâchée discrètement par l’agent de Greta Gerwig, la réalisatrice, et qui ne laissait rien augurer de bon : “Son ambition est de devenir non pas la plus grande femme réalisatrice, mais une grande réalisatrice de studio.”

Un projet comme Barbie ne peut qu’être un aboutissement pour celle qui, après une carrière d’actrice dans le cinéma indépendant et seulement deux réalisations (Lady Bird, en 2017, Les Filles du Docteur March, en 2019), s’est vu confier par Warner les manettes d’un blockbuster à 100 millions de dollars. Il a d’ailleurs fallu un an de réflexion à Gerwig avant qu’elle n’accepte, pressentant très certainement le pacte faustien qu’elle s’apprêtait à signer.

Après un incipit emprunté à 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), de Stanley Kubrick, le film nous immerge dans l’univers de Barbie Land, petite bulle de perfection rose bonbon dans laquelle se réveille Barbie Stéréotypée (Margot Robbie), vivant chaque jour la même journée ensoleillée, dans un décor de toiles peintes, où seuls sont tolérés la bonne humeur et le loisir permanent – un Truman Show version girly.

Crise existentielle

Tout ancien usager de la poupée, et de son petit ami Ken, ne peut que se laisser prendre par cette mise en place, où il s’agit d’explorer un univers familier dont la facticité est source inépuisable de gags : Barbie savoure une tasse de café vide, prend une douche dépourvue d’eau, ses pieds sont naturellement cambrés… Chaque jour, elle retrouve ses amis sur la plage, chaque soir, on fait la fête. Au Capitole, dans les tribunaux et les hôpitaux, les Barbie règnent sur Barbie Land, le meilleur des mondes féministes.

Mais un soir, sur le dancefloor, Barbie pense à la mort. Le lendemain, une série de couacs vient entacher la régularité du quotidien, et un début de crise existentielle – et de cellulite – pointe le bout de son nez. Barbie doit se rendre en urgence dans le Vrai Monde, à la recherche de sa propriétaire tourmentée qui serait la cause de ce détraquement. Là, en Californie, la poupée découvre pour la première fois le sexisme généralisé dans toutes les strates de la société, l’avis réprobateur de la nouvelle génération qui l’accuse d’être le visage d’un “capitalisme sexualisé” et l’hypocrisie du PDG de Mattel (le génial Will Ferrell), qui aimerait la voir reprendre fissa le chemin de Barbie Land.

Il vous reste 49.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2019 - Le Collectif BI-TON