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Assez pleuré

Aujourd’hui, c’est la colère qui prend la place.
La colère, pas la haine. Mais la détermination.

Les attaques terroristes se suivent et se ressemblent. Les réactions également. Nous pleurons, nous communions dans la répétition de symboles dérisoires et inoffensifs.

Le Mali pleure, la CEDEAO pleure, L’Afrique pleure, Modibo Keita pleure et Soundjata Keita aussi, pour faire bonne mesure.

Pourtant, le geste des terroristes est est limpide : plutôt que les principes de droit, ils veulent une théocratie régressive, le califat fondé sur un islam défiguré. Ils agressent donc le califat de la tolérance: le Mali d’une soixantaine d’ethnie .

Ce Mali va-t-il se laisser faire, renier ce qui la tient ensemble ?
Dans les minutes qui suivent les attaques terroristes, les réseaux sociaux se mettent en chasse de slogans.

Nous prenons conscience aujourd’hui de notre profonde solidarité dans l’adversité.

J’ai moi aussi soupé des larmes. Soupé du pathos. Du compassionnel dans lequel on excelle.

Assez de fournir aux terroristes et à leurs sympathisants le spectacle qu’ils espèrent, le tableau qu’ils attendent.

Privons-les de la jouissance de ces scènes, même si cela suppose de faire violence à l’inclination sirupeuse de nos sociétés et de nos médias, de nous priver de l’auto-contemplation de notre statut de victimes ultime, collier d’immunité de notre époque.

Aujourd’hui, c’est la colère qui prend la place.

La colère, pas la haine. Mais la détermination.

Mon fils de 10 ans me demandait hier : « pourquoi nous détestent ils tant ? »

C’est vrai, on est gentils : alors, pourquoi ils sont méchants ? comment serait-ce possible, chez nous, si tolérants ?

Peut-être faudrait-il considérer que cette si fameuse tolérance a viré à une indifférence exempte de respect, à une absence de véritable dialogue tant nous refusons d’être quoi que ce soit, de peur d’exclure un autre, tant nous refusons de considérer sérieusement ce que l’autre est, trop satisfaits de le tolérer ?

Il faut à tout cela une réponse militaire, et si nous voulons bien dépasser les débats insignifiants dans lesquels nous sommes englués, nous pourrions en débattre davantage. Mais il faut aussi une réponse politique, culturelle, intellectuelle, spirituelle, civilisationnelle.

C’est l’heure du sursaut.

Paroles creuses.

Pour être efficace, un sursaut doit pouvoir prendre appui sur un sol stable. Sans cela, si nous n’apprenons pas à consister un peu plus, à redonner un peu de substance au Mali et au Sahel, à marquer intellectuellement, culturellement, artistiquement, politiquement l’histoire de l’Afrique autrement que par des slogans populistes, de la propagande, ou du mensonge, nous ne ferons que sursauter. Et pleurer.

La coopération, l’union, la solidarité entre Etats du Sahel est plus que jamais nécessaire, en matière militaire comme en matière politique. Le fracas des AK47 fait résonner un hymne à la haine.

Le nôtre, avec Bazoumana Sissoko, c’est l’hymne à la joie.

Séga DIARRAH

Président de BI-TON

https://bi-ton.org

https://diarrah.com

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