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Après les émeutes urbaines, le désarroi des animateurs jeunesse des quartiers

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En apparence, le calme est revenu à Nanterre. « On peut avoir l’impression que les habitants sont déjà passés à autre chose. Mais il suffit de tendre l’oreille pour entendre la colère, les traumas des gamins qui ont entendu des bruits assourdissants sous leurs fenêtres pendant plusieurs nuits, leur peur de la police, le sentiment d’injustice des jeunes », raconte Mamadou Diallo, cofondateur de l’association Zy’va, qui officie dans le quartier prioritaire de la politique de la ville du Petit-Nanterre depuis vingt-neuf ans.

Quelque cent cinquante jeunes du CP à la terminale y trouvent du soutien scolaire, un accompagnement social et des loisirs en soirée, le week-end et pendant les vacances. Alors, même si Mamadou Diallo en a assez que l’on attende de lui qu’il « apaise » les jeunes à chaque crise, déplorant le manque d’intérêt étatique pour leur action le reste du temps, lui et les trois salariés de l’association seront à pied d’œuvre cet été, « pour les enfants d’abord, avec les moyens du bord ». Dès cette première semaine de vacances, direction une base de loisirs francilienne en minibus pour se baigner.

A Pantin (Seine-Saint-Denis), Fayçal Benhamida, à la tête de l’un des quatre centres de loisirs pour les 11-17 ans, estime également que l’été est le « temps fort ». Il est 16 h 30, ce vendredi 7 juillet, dans le quartier prioritaire des Quatre-Chemins, l’école est enfin finie, des ados défilent dans le bureau du quadragénaire pour lui serrer la main. « Il faut que ça ressemble à des vacances, avec des sorties en forêt, à Paris ou à Versailles. Mais, plus que d’habitude, on va prendre le pouls auprès des jeunes plutôt qu’être dans la boulimie d’activités, se poser, parler de la violence des derniers jours », explique ce Pantinois d’origine.

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Il a lui-même fréquenté les centres de jeunesse de la ville avant d’y travailler et de s’y former, du BAFA au master 2 en sciences de l’éducation. « Je sens déjà qu’on nous reprochera de ne pas en faire assez, d’être trop gentils… On n’est ni la protection judiciaire de la jeunesse ni l’aide sociale à l’enfance. On est dans une démarche de rattrapage social, pour tenter de combler le delta entre les acquis des jeunes de différentes classes sociales. On fait ce qu’on peut et au moins on est là, cinquante et une semaines sur cinquante-deux. »

« Plan d’action nécessaire »

Aux quatre coins de France, alors que commencent les grandes vacances, les animateurs jeunesse des quartiers populaires, rattachés à des services municipaux, des centres sociaux ou bien des associations locales, se sentent devenir les rares, voire les derniers, interlocuteurs institutionnels des jeunes qui ont pris ou non part aux émeutes.

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