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Paris et Bamako, le 20 juin 2017
A
l’attention de Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA,
Président de la République du MALI
Objet : Demande de renvoi de la loi n° 2017-16/5L portant révision de la Constitution du 25 février 1992 en relecture à l’Assemblée nationale
Monsieur le Président,
Nous avons l’honneur de vous adresser cette lettre, souhaitant vous entretenir de la loi n° 2017-16/5L portant révision de la Constitution du 25 février 1992.
Notre Peuple, riche et fier de ses idéaux indéfectibles de paix, de tolérance, de concorde et de cohésion nationale, a toujours été viscéralement attaché à la défense de l’intégrité territoriale de notre patrimoine commun, le Mali, notre pays.
C’est pourquoi, le 11 août 2013, touché dans son honneur et sa dignité par la perte des régions du Nord du pays et meurtri par les multiples défaites de notre armée, le Peuple malien a nourri l’espoir d’une gestion rigoureuse de l’Etat et du retour de la paix et la concorde sur l’ensemble du territoire national en vous portant à la tête du pays avec un score historique de 77,80% des voix.
Dans votre recherche effrénée de la paix, vous avez initié une révision constitutionnelle destinée à intégrer dans la Constitution le prix de la garantie de l’intégrité territoriale et de la cohésion nationale.
Or, cet objectif légitime a été complété par une volonté d’adaptation et de modernisation de nos Institutions qui ne suscite pas l’adhésion consensuelle du Peuple malien.
Nous nous permettons donc de vous aviser que votre stratégie d’adoption de la révision de la Constitution met en péril le rassemblement des forces vives de la nation et la cohésion nationale, valeurs auxquelles vous tenez, et dont vous êtes le garant aux yeux de nos compatriotes et aux yeux du monde.
Pour le dire autrement, le chantage généralisé au retour à la paix, dans le Nord, crée, au contraire, de la division et augmente les chances d’une crise dans l’ensemble de notre pays.
En temps de crise démocratique, escamoter la recherche de consensus autour de la révision constitutionnelle nous paraît contradictoire avec l’objectif de responsabilité que vous exigez de vos partenaires pour la résolution de la crise dans le Nord de notre patrie.
Pour permettre les conditions d’un rassemblement, vous devriez entendre les critiques que nous formulons avec la même objectivité que les félicitations qui vous sont adressées.
Par ailleurs, vous devriez éviter tout risque de caricature des critiques constructives liées à la révision constitutionnelle. En effet, caricaturer, voire moquer, les intentions des citoyens maliens dans le cadre d’un processus d’élection référendaire est un très mauvais signal envoyé à l’opinion internationale.
C’est dans cet état d’esprit que le think tank (cercle de réflexion), la RADE, vous invite à renvoyer la loi n°2017-16/5L portant révision de la Constitution du 25 février 1992 en relecture à l’Assemblée nationale pour l’adoption d’un texte plus consensuel.
Ayant confiance en votre bienveillance et en votre sens élevé de la paix et de la cohésion sociale, nous vous prions d’agréer, M. le Président, l’expression de toute notre gratitude et notre très haute considération.
Pour la RADE
Ousmane BARADJI
Alassane Keita
Amidou TIDJANI
Toto Diarra
Moussa SIDIBE
Saidou Camara
Séga DIARRAH
Pour BI-TON
Doudou Sacko
Fabou Kanté
Oumar Coulibaly
Mahamadou Koné
Gaoussou Traoré
El Bechir Thiam
Adama Bagayoko
Gaoussou Konaré
Diakaridia Traore
Adama Bagayoko
Ibrahima bina Keita
Korotoumou Traoré
Sokona Tounkara
Sékou Broulaye Keita
Ampliations :
1. Monsieur SALEH ANNADIF, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali
2. Monsieur Alain Holleville, Chef de Délégation de l’Union Européenne au Mali
3. Missions Diplomatiques au Mali