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Le “regard féminin” n’a jamais autant fait impression sur des centaines de millions de téléspectateurs et de téléspectatrices

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Pour ses 40 ans, Greta Gerwig s’est offert une entrée dans l’histoire du cinéma en devenant la première réalisatrice d’un film à rapporter plus de un milliard de dollars. Et si Barbie est un énorme blockbuster annoncé par une année entière de campagne promotionnelle plus chère que le film lui-même, il est dans le même temps, indéniablement, une œuvre d’autrice.

Lire aussi : Le film « Barbie » interdit en Algérie pour « atteinte à la morale »

Au-delà du débat consistant à déterminer le degré de féminisme du film, nous voulons souligner ici la prouesse de la réalisatrice, qui a réussi à garder le cap de sa vision face aux pressions de la firme Mattel comme des studios Warner Bros. Que ce soit dans le domaine des beaux-arts ou pour des œuvres reproductibles à l’infini, une production artistique est toujours façonnée par des rapports de force entre la vision de l’artiste et les désirs du mécène.

Il a été reproché à Gerwig un manque de radicalité, une dilution du propos militant dans un discours grand public aux accents capitalistes. Pourtant, jamais le female gaze, ce regard de femme posé sur le monde à travers l’œilleton de la caméra, ne s’est imposé à des centaines de millions de spectateurs et de spectatrices avec autant de force, ni en autant de nuances de rose.

Attention polie

Au moment où on ne cesse de répéter que le cinéma se meurt, le bruit suscité par Barbie et, par ricochet, par Oppenheimer, de Christopher Nolan, nous en rappelle toute la force d’impact culturel. Et ce même si, comme Gerwig le fait dire au personnage de Gloria (America Ferrera) dans un monologue – le morceau de bravoure à la mi-temps du film –, en tant que femmes, « nous devons toujours être extraordinaires, mais, quoi qu’il arrive, on s’y prend toujours mal ».

Lire la critique : Article réservé à nos abonnés « Barbie », une poupée noyée dans la dérision kitsch

Cette affirmation est réactualisée par les critiques mêmes du film, professionnelles comme amatrices. Dans leur très grande majorité, elles célèbrent les qualités esthétiques du film de Nolan et excusent à ce titre la représentation stéréotypée, voire misogyne, des rares personnages féminins ; quand, pour Barbie, c’est exactement l’inverse qui se produit : la plupart des articles se concentrent sur la profondeur – ou la superficialité – du « message » et n’ont accordé qu’une attention polie mais distraite aux trente-trois films revendiqués par la réalisatrice comme sources d’inspiration.

La culture populaire contemporaine est pétrie de citations, ces « œufs de Pâques » qui enchantent les fans de Quentin Tarantino comme ceux des films Marvel ou Pixar. Celles de Greta Gerwig pour Barbie témoignent de sa vision d’autrice postmoderne, éminemment personnelle et construite au fil des visionnages : le female gaze, c’est aussi le regard que portent les spectatrices sur les œuvres.

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