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Mali : la jeunesse de l’ombre se meurt à petit feu

membres du collectif BI-TON

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Après ses études, faire son entrée sur le marché du travail relève du parcours du combattant au Mali.

Qu’est-ce que faire ses études aujourd’hui à Bamako ? C’est vivre sous perfusion. La plupart des 20-35 ans vivent encore malgré eux  à la charge de leurs parents.

Comment faire face à la hausse des factures de téléphone, de carburant pour le “Djakarta” ?

L’eldorado, pour les lycéens fraîchement diplômés, ce n’est plus d’être accepté dans une grande école mais c’est d’avoir une chambre au Campus Universitaire.

Malgré le confort sommaire dans nos résidences universitaires, on peut vivoter. Malheureusement, peu nombreux sont les élus aux chambres universitaires exiguës et parfois miteuses.

Il reste l’aide des parents, bien inégale selon les familles. Et au terme de ce long périple, c’est une traversée du désert qui attend l’étudiant à la sortie de l’université.

S’il n’a ni réseaux, ni relations, les petits boulots entrecoupés de périodes de chômage plus ou moins longues deviennent son quotidien.

 

Conscient du problème, le président IBK avait promis 200 000 emplois d’ici la fin de son mandat.

Non seulement, cette goutte d’eau symbolique ne modifiera pas la spirale inquiétante du chômage mais encore elle est loin d’être atteinte. Le peu d’emplois aidés par les scrutures de l’Etat sont réservés uniquement à quelques privilegiés.

Mais alors quid de ceux qui n’auront pas l’opportunité de profiter de « ce plan Marshall » pour l’emploi ?

C’est que ces autres « jeunes » n’intéressent pas grand monde.

Silencieux, perdus au fond de leur quartier populaire ou de leur village parce qu’ils ne pouvaient plus payer leur loyer à Bamako, ces jeunes sont ils  « feignasses » ? inemployables ?

Malheuresement, l’Etat ne prend  pas la peine de leur donner une piécette de temps à autre, le risque de  fronde et de révolte est réel.

Accablée et vieillissante avant l’heure, on pense qu’elle ne souffre pas.

Cette autre jeunesse fait des rêves de vieux. Obtenir un concours pour être fonctionnaire, tel est son nouveau graal. Au Mali, ce qui est gravissime, c’est que l’on néglige cette lente agonie.

Ce grand gaspillage des talents est patent.

Combien de Moussa et de Mariam partent tenter leur chance à l’étranger ?

C’est le « sauve qui peut » général qui se poursuit en silence. Le pays sclérosé freine l’élan et les ambitions de sa jeunesse.

On aura beau psalmodier des appels à l’innovation et à l’agriculture, force est de constater que l’ascenseur social est bloqué pour tout le monde, jeunes des champs comme jeunes de Bamako.

Comment faire redémarrer l’élan d’un pays lorsqu’on ne donne pas de première chance à la relève ?

Dans ce sens, les jeunes loups qui ne peuvent faire le deuil de leur illusion s’exilent.

Les autres attendent seulement « le coup de bol », c’est-à-dire un contrat de l’APEJ, ou pourquoi pas gagner à PMU MALI.

Entreprendre au Mali, voilà un mot qui tend à devenir tabou.

Séga DIARRAH

Président du Collectif BI-TON

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