Le prêt-à-porter, un commerce confronté à une casse sociale discrète
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L’ancien magasin C & A de la rue de Rivoli, à Paris, qui a baissé le rideau en février, n’a toujours pas trouvé preneur. Des vingt boutiques Gap fermées définitivement en mai, il ne reste que les mannequins, nus, exposés en vitrine. Les 163 emplacements du chausseur San Marina sont sur le marché depuis sa liquidation, en février. Celui qui est situé dans la rue du Commerce, artère réputée du 15e arrondissement de Paris, est toujours vide.
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Depuis le printemps, les procédures collectives concernant des chaînes d’habillement se multiplient. “Le nombre de défaillances est au niveau pré-Covid. C’est-à-dire, au total, tous secteurs confondus, 50 000 par an en France”, expliqueFrédéric Abitbol, délégué général du Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires. Et le secteur du commerce est celui qui affiche le plus grand nombre de défaillances, selon la Banque de France (+ 50 %, en mai, en un an, sachant que cette catégorie intègre la réparation automobile).
La marque marseillaise Kaporal, en redressement judiciaire depuis la fin mars, devrait connaître le nom de son repreneur lors d’une audience au tribunal de commerce de Marseille prévue mardi 11 juillet : 434 salariés sont dans l’attente. Don’t Call Me Jennyfer, enseigne de 220 magasins qui emploie 1 112 personnes, a été placé en redressement judiciaire, le 21 juin. Idem pour Du pareil au même (DPAM, détenu par le groupe Générale pour l’enfant), soit 130 commerces, 2 600 salariés. Sa société sœur, Sergent Major, est, elle, en procédure de sauvegarde. Le plan de relance envisagé par son fondateur, Paul Zemmour, prévoit la fermeture de 87 DPAM et 47 Sergent Major. Soit 25 % des succursales du groupe.
Concepts vieillissants
Les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) se font aussi plus nombreux. Le 23 mai, le groupe japonais Fast Retailing, connu pour ses 2 394 magasins Uniqlo dans le monde, impose de nouvelles réductions de coûts à Comptoir des cotonniers et Princesse Tam-Tam, deux chaînes françaises rachetées en 2005, confrontées à un vieillissement de leurs concepts nés avant l’avènement de l’e-commerce. Elles vont devoir fermer 55 points de vente.
Déjà, en 2021, la première en avait supprimé 74, et la seconde, 26. Plus de 200 emplois ont alors disparu. Cette fois, 304 postes passent à la trappe, dont 185 dans les points de vente. Chez Pimkie, autre figure des années 2000, un PSE a été validé, le 5 juillet. Il porte sur 250 postes, lors de la fermeture de 63 boutiques, d’ici à 2027.
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