Bien que les Ukrainiens s’en défendent, le rythme de leur contre-offensive est lent, ralenti notamment par des champs entièrement minés. « Je n’aurais jamais pu imaginer quelque chose comme ça », a témoigné un sauveteur ukrainien dans un article du New York Times.
Le quotidien américain rappelle que les mines sont des armes de guerre utilisées de manière intensive par les Russes en Afghanistan, en Tchéchénie, ainsi qu’au début de l’invasion du Donbass, en 2014. Mais les champs de mines dans le sud de l’Ukraine sont plus vastes et plus complexes que ce qui était connu jusque-là, selon des soldats qui ont pénétré ces champs.
Les démineurs ratissent les champs la nuit, avant que les soldats ne tentent de les traverser. Les équipes de déminage commencent par dégager un chemin d’environ 600 mètres de largeur, explique le New York Times. Elles font ensuite demi-tour pour dégager quelques centaines de mètres supplémentaires le long du chemin, « afin de permettre à deux soldats de marcher épaule contre épaule tout en portant une civière ».
Un travail laborieux et dangereux, d’autant que les mines sont diverses. Les champs sont généralement piégés avec des dispositifs anti-manipulation, qui font exploser les mines lorsqu’elles sont soulevées ou lorsqu’un fil piège est tiré. Mais des explosifs plus sophistiqués sont aussi répandus dans les champs ukrainiens, comme des mines bondissantes qui, quand on marche dessus, propulsent le corps de la mine à hauteur de la taille humaine et explosent.
Même une fois les chemins déminés, le danger reste toutefois présent. Les forces russes tirent souvent, selon Maksym Prysyazhnyuk, un démineur ukrainien interrogé par le New York Times, des roquettes qui dispersent de petites mines en plastique vert, très difficiles à repérer, dans des zones normalement déminées.