avec des taux d’intérêt au plus haut depuis 2007, la crainte d’une crise financière
[ad_1]
L’inflation, qui évolue en rythme de croisière à environ 2,4 %, est sans doute contenue aux États-Unis, mais pas le niveau des taux d’intérêt. Ceux-ci sont en passe de battre des records sur les marchés. Ainsi, le rendement des obligations à dix ans du Trésor américain a touché jeudi 17 août son plus haut niveau depuis 2007, à 4,329 %. C’est plus que le maximum atteint en octobre 2022, avec 4,24 %. Cette tendance frappe de plein fouet les ménages américains, puisque le taux des emprunts hypothécaires à trente ans a atteint 7,09 %, selon les chiffres publiés par le géant hypothécaire Freddie Mac. Ce niveau, le plus élevé depuis 2002, a plus que doublé en dix-huit mois.
Cette envolée a été accentuée par la publication, mercredi, des « minutes » (les débats) de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Il montre que les banquiers centraux n’excluaient pas, fin juillet, une hausse supplémentaire des taux directeurs de la Fed. Ceux-ci sont passés de zéro à plus de 5,25 % entre mars 2022 et juillet 2023.
« Avec une inflation toujours bien au-dessus de l’objectif à long terme [de 2 %] et un marché du travail toujours tendu, la plupart des participants ont continué de voir d’importants risques à la hausse pour l’inflation, ce qui pourrait nécessiter un nouveau resserrement de la politique monétaire », pouvait-on lire dans les minutes, même si « un certain nombre de participants » ont appelé à trouver un « équilibre » entre « le risque d’un resserrement excessif involontaire de la politique » et « un resserrement insuffisant ».
Lire aussi :Article réservé à nos abonnés Aux États-Unis, la Fed décide d’un onzième relèvement de ses taux directeurs depuis mars 2022
Désaffection pour les actions
Les fortes ventes des supermarchés Walmart et le bon niveau de l’emploi confirment les pressions inflationnistes exercées par les consommateurs américains. Les marchés, qui pensaient la hausse des taux révolue, parient désormais à 30 % sur une nouvelle hausse du loyer de l’argent lors de la réunion de la Fed du 1er novembre.
Ainsi, l’Amérique entre dans un scénario que nul n’avait vraiment envisagé : un maintien durable à niveau élevé des taux d’intérêt, après la décennie d’argent gratuit qui avait suivi la grande crise financière de 2008, amplifiée durant la pandémie de Covid-19. Cette évolution prévisible entraîne une désaffection pour les actions : pourquoi prendre des risques en prenant des parts d’entreprises quand on peut avoir des rendements supérieurs à 4 % en investissant dans des emprunts d’États sans risque ?
De plus, la hausse du loyer de l’argent va peser sur les résultats des entreprises qui se financent par l’endettement : c’est le fameux retour des frais financiers, qui lamine les résultats nets. Résultat, depuis le plus haut touché en juillet, l’indice S&P 500 des grandes entreprises a perdu 5,16 %, tandis que le Nasdaq, riche en technologies, est en recul de 7,8 %.
Il vous reste 44.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.