À peine en poste, la nouvelle ministre des solidarités et des familles s’attire déjà des critiques. Dans une interview au quotidien régional Ouest France, Aurore Bergé a déclaré mardi 25 juillet qu’elle réfléchissait à raccourcir le congé parental mais pour mieux l’indemniser. Elle le juge à la fois trop peu utilisé et trop souvent à contrecœur par des mères, selon elle, faute de solution de garde.
« Pourquoi ne pas réfléchir ensemble à un congé parental plus court mais mieux indemnisé pour laisser un vrai choix aux familles ? », s’interroge la ministre dans l’entretien, où elle rappelle par ailleurs les efforts du gouvernement pour créer 200 000 nouvelles places dans les crèches d’ici à 2030.
La situation actuelle est « doublement insatisfaisante », selon l’ancienne cheffe de file du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale : d’un côté, de nombreux parents renoncent à bénéficier d’un congé parental, car il n’est indemnisé que 429 euros par mois, de l’autre côté certaines femmes « utilisent le congé parental faute d’une solution de garde, et donc elles s’éloignent du marché du travail, alors qu’elles ne le souhaitaient pas ».
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Critiques à gauche
La phrase de Mme Bergé sur le congé parental, à peine rendue publique, a suscité critiques et sarcasmes sur les réseaux sociaux, où beaucoup de commentateurs s’indignaient à l’idée que le congé – qui peut durer actuellement jusqu’à trois ans – soit raccourci.
Une telle mesure contribuerait au « massacre du système social », lance la députée écologiste Sandrine Rousseau sur X (anciennement Twitter), quand sa collègue sénatrice Mélanie Vogel déclare sur le même réseau social : « L’urgence sur le congé parental, c’est de le rendre égalitaire. Congé obligatoire, rémunéré, de temps égal, pour les deux parents. »
« On vous paie plus pour être moins longtemps avec votre enfant ! Ça vous dit ? », ironise le député et président du groupe socialiste Boris Vallaud.
« Je n’apporte pas de réponse immédiate, mais il faut ouvrir ce débat de manière collective, avec les parents, tous ceux qui travaillent avec de jeunes enfants, et les associations familiales », déclare dans la soirée à l’Agence France-Presse Aurore Bergé.
Parmi les voix critiques qui se sont exprimées, « certaines se disent féministes, mais en quoi cela serait favorable au droit des femmes d’être hors du marché de l’emploi pendant deux ans avec 400 euros par mois ? », ajoute celle qui a succédé jeudi à Jean-Christophe Combe au sein du gouvernement, lors du remaniement.
Selon une étude publiée en 2021, moins de 1 % des pères prennent un congé parental à temps plein après la naissance de leur enfant, alors qu’une réforme en vigueur depuis 2015 ambitionnait de porter ce taux à 25 %. Le taux de recours des pères au congé parental n’a presque pas augmenté avec cette réforme, passant de 0,5 % à 0,8 % pour un congé à plein temps, contre près de 14 % pour les mères.
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