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Mali : le Collectif BI-TON s’insurge contre l’accord pour le retour des migrants maliens depuis l’Europe (communiqué)

Quatre millions de Maliens vivent en dehors de leur pays selon le Ministère des Maliens de L’extérieur. On les appelle «Tounkaranke» ou encore Maliens de l’extérieur.

Ils représentent presque 20 % de la population Malienne.

Leur histoire dans les pays d’accueil remonte à la fin du 19 siècle. La colonisation, les guerres du colonisateur et ses industries ont fait venir volontairement et involontairement des Maliens pour porter des armes, descendre dans les profondeurs des mines de charbon ou encore travailler dans le secteur agricole.

Les années soixante et soixante-dix vont donner lieu à une augmentation de leur nombre. Le regroupement familial va changer la physionomie de l’immigration Malienne en Europe.

Une nouvelle catégorie de Maliens dont la majorité a vu le jour dans les pays d’accueil va progressivement changer la donne.

La culture et l’éducation de ce qu’on va appeler la première et la deuxième génération vont introduire de nouveaux rapports aux pays d’origine et de résidence.

L’équation économique et financière a pris une importance notable avec les transferts financiers des immigrés.

Les Maliens sont considérés comme les immigrés qui effectuent les transferts les plus importants vers leur pays.

Chaque jour des milliers de Maliens vivant à l’étranger font la queue dans des centres de transfert de fonds pour envoyer chez eux les quelques dollars qu’ils ont pu économiser. Une partie de ces sommes est acheminée jusque dans les villages. L’argent ainsi reçu pourra permettre d’envoyer un enfant à l’école, de construire une maison ou d’acheter de quoi nourrir ceux qui sont restés au pays.

Au fil des ans, la région de Kayes, a bénéficié de tels transferts de fonds. D’après la Banque mondiale, l’argent envoyé par des Maliens vivant en France a contribué à la construction de 60 % des infrastructures.

Au Collectif Bi-TON, nous avons appris hier la signature entre l’union Européenne et le gouvernement du Mali d’un accord  visant à lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière » et à « favoriser le retour des migrants maliens depuis l’Europe »

Au regard de l’apport des « Toukanranké » dans la lutte contre le chômage au Mali, et des conséquences que peut engendrer un retour massif de migrants Maliens, nous demandons aux autorités Maliennes de renoncer à l’application dudit accord.

 

Au lieu d’un accord de retour, nous proposons  :

  • D’entreprendre des mesures incitatives visant à canaliser les transferts de fonds dans des comptes d’épargne et des fonds d’investissement locaux.
  • La Mise en place des plans d’épargne-retraite pour les émigrés
  • La mise en place des prêts à des taux préférentiels ou des aides aux entreprises créées grâce à des transferts de fonds afin de permettre aux immigrés récemment rentrés au Mali d’avoir accès à des capitaux.
  • De prendre en compte l’immigration dans le cadre de tout projet de développement national (CSLP, etc)
  • D’Elaborer des politiques visant à faire participer et à faire appel aux Maliens vivant à l’étranger.

La Banque mondiale prédit que, en 2020, les transferts de fonds en direction des pays en développement atteindront chaque année 200 milliards de dollars. Le Mali ne peut pas se permettre d’être le laissé-pour-compte de cette source de plus en plus importante de financement.

 

La diaspora Malienne recèle de très riches compétences financières, techniques et intellectuelles.

Le Mali doit exploiter ces ressources humaines et matérielles en vue de remédier aux défis que posent le développement, la dégradation de l’environnement,  le terrorisme, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement énergétique  et la croissance économique équitable.

Le Collectif BI-TON

Le Président

Séga diarrah

 

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